Faible rémunération, statut précaire, protection sociale quasi inexistante : telle est la situation des accompagnants familiaux dans notre pays. L'accueil familial est un mode d'hébergement et de prise en charge des personnes âgées et des personnes en situation de handicap qui rend possible un véritable suivi humain, dans un environnement chaleureux et familial. C'est aussi et surtout une solution avant l'entrée en maison de retraite ou en établissement.
L'accueil familial, ce sont plus de 10 000 accueillants et 15 000 accueillis. Cette proposition de loi a le mérite de mettre le doigt sur la situation intenable des accueillants familiaux, dont le statut est plus que précaire, alors même que l'accueil familial est une vraie alternative aux établissements et qu'elle correspond aux besoins de la population. Chez moi, en Haute-Loire, j'ai reçu dans ma permanence et rencontré sur le terrain de nombreux accueillants familiaux, comme Laure, une ancienne comptable qui a décidé avec son compagnon de pratiquer l'accueil familial avec l'agrément du département. Ils accueillent à leur domicile trois personnes en grande difficulté psychologique. Le couple touche 650 euros par mois pour chaque personne accueillie. Accueillir ces personnes les honore : c'est un choix de vie qu'il faut accepter et encourager. À défaut d'être valorisé, cet engagement humain doit leur permettre de subvenir à leurs besoins et d'avoir un statut protecteur dans la société. L'accueil familial est un véritable métier, à plein-temps, auquel il serait préférable d'être formé et pour lequel il faudrait bénéficier d'un statut juridique stable. Or le couple que j'évoquais n'a aucune formation et ne bénéficiera pour ainsi dire d'aucune aide sociale s'il cesse son activité.
Cette proposition de loi nous oblige à prendre de la hauteur, en abandonnant les clivages partisans et les postures dogmatiques. Créer un véritable statut pour les accueillants familiaux, c'est pérenniser leur engagement et offrir des solutions alternatives aux établissements, en favorisant le bien-être des personnes en situation de handicap. Faut-il privilégier le gré à gré, le statut d'indépendant ou le salariat ? Telle est la question…