Depuis de nombreuses années, la situation de ces services est régulièrement mise en lumière. En vingt-cinq ans, le nombre de passages aux urgences a triplé, passant de 7 millions en 1990 à 21 millions en 2016 selon les derniers chiffres de la Cour. Cette évolution ne peut s'expliquer par la seule augmentation de la population ni même par son vieillissement. D'autres phénomènes interviennent, « trop peu analysés », comme l'a relevé la Cour des comptes dans un rapport sur l'application des lois de financement de la sécurité sociale.
Si la Cour observe dans son rapport public annuel de 2019 que les services d'urgences se sont mieux organisés face à l'explosion du nombre de passages et qu'au cours du précédent quinquennat, de réels efforts ont été entrepris pour obtenir une meilleure connaissance des consultations aux urgences, elle pointe un sous-effectif médical qui suscite des tensions dans un nombre croissant d'établissements.
Ainsi, à organisation constante, elle estime le besoin de médecins urgentistes à plus 20 % en équivalent temps plein. Je le souligne car il est assez rare, vous en conviendrez, monsieur le Premier président, que l'institution que vous avez l'honneur de présider recommande de nouvelles dépenses.