Intervention de Pierre Morel-À-L'Huissier

Séance en hémicycle du lundi 17 juin 2019 à 21h30
Intérêt général dans la fonction publique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Morel-À-L'Huissier :

La fonction publique, entre fonction publique d'État, hospitalière et territoriale, emploie près de 5 millions et demi de personnes, soit un emploi sur cinq. Les Français sont très attachés à leurs services publics et à leurs agents. Parallèlement, la fonction publique essuie de nombreuses critiques depuis des années.

De l'intérieur même, les doléances sont légion sur le manque de moyens, de valorisation salariale, de reconnaissance sociale, ainsi que sur le temps et l'accompagnement accordés à chaque usager. Je ne citerai qu'un exemple : celui des aides-soignants qui travaillent dans les EHPAD et les structures de soins en général. Ils exercent une activité particulièrement difficile, sur le plan physique comme moral, pour une rémunération qui n'est clairement pas à la hauteur : 1 300 euros nets en moyenne. Pour autant, bien souvent, ils parviennent à s'organiser, à se débrouiller, à faire plus avec souvent moins. La proposition de résolution a le mérite de mettre cette difficulté en lumière.

Contre cela, les projets de réforme se suivent et se ressemblent souvent. Les plans d'action se multiplient : après la RGPP et la MAP, le Gouvernement a lancé le Comité d'action publique 2022. Pour autant, le mal perdure et, pour l'instant, personne ne semble avoir trouvé la solution. Car, face à des difficultés qui s'ancrent, les approches sont trop dogmatiques. La plus courante, qui consiste à partir du nombre de fonctionnaires pour en tirer des conclusions dans un sens ou dans l'autre, n'est manifestement pas satisfaisante. Il faut se fonder sur d'autres critères pour retrouver le sens de la fonction publique.

On étudie souvent la fonction publique sous l'angle de la masse, du nombre d'agents idéal qu'il faudrait pour maintenir ou retrouver des services publics performants. Certains préconisent une baisse drastique de l'emploi public quand d'autres voudraient au contraire le maintenir à un niveau élevé, l'augmentant même en proportion avec le niveau de population. Cette logique comptable n'est guère probante.

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