Intervention de Adrien Taquet

Séance en hémicycle du mardi 18 juin 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme de la protection maternelle et infantile

Adrien Taquet, secrétaire d'état auprès de la ministre des solidarités et de la santé :

Madame la députée, la PMI est une dame respectable de 75 ans. Née dans l'après-guerre, elle est, parmi d'autres institutions, l'un des symboles du modèle social français auquel nous sommes tant attachés. La PMI est une intuition géniale ; c'est un outil de santé globale encastré dans le social, qui fait appel à plusieurs disciplines. Ouverte à tous et gratuite, elle est une utopie concrète qui a permis d'accompagner des générations d'enfants, en leur prodiguant les premiers soins, et de parents, en leur apprenant les premiers gestes.

Mais la PMI est une vieille dame malade. Votre rapport – et je vous félicite pour la qualité du travail que vous avez accompli – le détaille avec précision. Ses missions se sont accumulées au fil du temps, sans cohérence globale. Elle a tendance, dans certains territoires, à se replier sur elle-même. Enfin, elle est confrontée au problème de la baisse de la démographie médicale qui affecte un certain nombre de nos territoires.

Or nous avons plus que jamais besoin de la PMI comme d'un certain nombre d'autres acteurs en contact avec la petite enfance. Vous l'avez rappelé, le Président de la République l'a rappelé, c'est au cours de ces 1 000 premiers jours que tout se joue – la santé de l'enfant et son développement cognitif – et que se forgent et se développent les inégalités sociales. Nous devons donc surinvestir cette période comprise entre le quatrième mois de la grossesse et les deux ans de l'enfant. C'est là, en effet, que se situe le coeur de la lutte contre les inégalités de destin. C'est tout l'objet du parcours des « 1 000 jours » auquel nous sommes en train de travailler et dans lequel la PMI doit évidemment trouver toute sa place.

Comment donner à celle-ci les moyens de cette ambition ? La PMI doit à la fois redevenir ce qu'elle a été et se transformer pour relever les nouveaux défis auxquels elle est confrontée. Pour redevenir ce qu'elle a été, elle doit se recentrer sur ses missions essentielles, ce qui nécessite probablement de la décharger d'un certain nombre de missions. Pour se transformer, elle doit s'ouvrir vers l'extérieur et articuler son action avec celle des autres professionnels de santé.

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