Intervention de Damien Pichereau

Séance en hémicycle du mardi 18 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Pichereau :

… où seule la voiture est présente. Il faut que cela change. Il existe une myriade de solutions innovantes susceptibles d'être mises en oeuvre au plus près des besoins de nos concitoyens.

Notre ambition est de redonner confiance aux collectivités territoriales pour qu'elles prennent acte de leur capacité à agir. Nous les encourageons à travailler de concert avec les entreprises au sein des comités des partenaires, car la mobilité dans un territoire est l'affaire de tous.

À ce titre, la mobilité domicile-travail, questionnée à de nombreuses reprises au cours du grand débat national, s'inscrira au coeur du dialogue social ; c'est une très grande avancée, qui est à souligner.

Autre avancée majeure, la France sera le premier État membre de l'Union européenne à interdire que les périodes de repos soient prises dans les véhicules utilitaires légers. À la suite de longues négociations européennes, nous prenons nos responsabilités.

En outre, nous rééquilibrons les relations entre les chauffeurs de VTC, les livreurs et les plateformes.

La mobilité, ce n'est pas uniquement pour travailler, c'est aussi pour sortir de l'assignation à résidence, accéder aux soins, à la justice ou à la culture. Si elle est une évidence pour la plupart d'entre nous, les citoyens les plus fragiles peuvent en être exclus. Or l'exclusion n'est pas une fatalité. Un plan d'action commun en matière de mobilité solidaire pourra ainsi être mis en oeuvre. Je suis fier d'appartenir à un groupe qui a su dire non aux sirènes du populisme.

Le deuxième enjeu est économique. Nous investirons plus et mieux. Pour assurer une réelle visibilité pluriannuelle de la politique de transport, le Gouvernement propose une programmation des investissements qui permettra l'entretien, la modernisation et le lancement de grands projets en réalisation phasée. Nous saluons la trajectoire ambitieuse dessinée par cette programmation, avec une augmentation de 40 % du budget par rapport au précédent quinquennat, et le souci d'une régénération des transports du quotidien.

Cette trajectoire, il nous appartiendra d'en contrôler l'effectivité lors de l'examen des prochaines lois de finances. D'ores et déjà, il a été décidé l'affectation à cette fin d'une part de la TICPE et du surplus de la taxe « Chirac ». Nous traduisons ainsi dans des actes la volonté du Président de la République que le transport aérien participe aux financements des transports du quotidien.

Le troisième enjeu – mais ce n'est pas le moindre – est environnemental.

Dans le cadre du plan climat du Gouvernement, présenté par Nicolas Hulot en juillet 2017, nous entendions agir sur les mobilités. Le présent texte consacre la neutralité carbone pour 2050 et établit une trajectoire claire pour y parvenir, à savoir l'interdiction de la vente de voitures utilisant des énergies fossiles carbonées d'ici à 2040.

Oui, la voiture restera un moyen de mobilité, et c'est pourquoi nous devons verdir notre parc, grâce à la prime à la conversion, au droit à la prise, à la division par deux du coût d'installation, par exemple.

Par ailleurs, nous avons renforcé les dispositions afférentes aux mobilités actives. Je pense aux stationnements réservés, à l'apprentissage scolaire de l'usage du vélo en sécurité, au schéma national des véloroutes, tout cela venant en plus du plan vélo présenté par le Gouvernement.

Bref, le texte sur lequel nous voterons dans quelques minutes est équilibré.

Cela fait aujourd'hui deux ans que nous avons été élus députés ; cela fait deux ans que nous travaillons à améliorer le quotidien des Français, en liaison avec les élus des territoires et le Gouvernement, et à faire entrer notre politique de mobilité dans le XXIe siècle ; cela fait deux ans que nous écoutons, analysons, argumentons, concilions pour que chacun puisse s'accorder sur le nouveau cadre législatif, tout en libérant les forces vives du pays et en apportant des solutions de mobilité.

Il faut être très clair, sans présager des suites de la navette parlementaire, il nous appartient, à nous, élus de la nation, de nous rendre dans nos territoires pour expliquer, aider, encourager les exécutifs locaux à endosser pleinement cette compétence. Ce vote n'est pas un achèvement, il n'est que le commencement de la concrétisation de la mobilité du futur en France.

C'est pourquoi le groupe La République en marche votera pour – et même trois fois pour – ce texte !

1 commentaire :

Le 25/06/2019 à 15:14, Laïc1 a dit :

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"cela fait deux ans que nous travaillons à améliorer le quotidien des Français, en liaison avec les élus des territoires et le Gouvernement,"

Mais pas avec les citoyens.

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