Le projet de résolution le rappelle, des objectifs de couverture ambitieux ont été fixés dès 2013, par le plan France très haut débit, afin de faire face au déploiement à deux vitesses que subissent les territoires les moins denses. Vous le savez, si les opérateurs n'ont aucun mal à venir en zone dense, il en va bien différemment dans les zones rurales où l'habitat est plus dispersé. Cette inégalité d'accès à un service, pourtant aujourd'hui indispensable, alimente ce sentiment de relégation, dont nous avons tous entendu l'expression pendant le grand débat.
Je tiens à souligner la dynamique particulière en Auvergne en matière de déploiement du haut, puis du très haut débit. Dès 2006, sous l'impulsion du président du conseil régional, M. René Souchon, en lien étroit avec les quatre départements, des moyens très importants ont été mobilisés. Ils continuent de l'être. Toutefois, en Auvergne comme ailleurs, beaucoup reste à faire. Comme un grand nombre d'entre vous, je peux témoigner qu'il ne se passe pas une semaine sans que des élus locaux, des acteurs économiques et des habitants m'interpellent au sujet de la fracture numérique qu'ils subissent.
Alors que toutes les démarches administratives se dématérialisent, ces inégalités d'accès entraînent des difficultés nombreuses, par exemple pour les agriculteurs qui doivent effectuer leurs déclarations PAC en ligne. De nombreuses PME et de nombreux artisans, qui font la vitalité de nos territoires ruraux, se trouvent souvent en difficulté, ne serait-ce que pour communiquer avec leurs clients ou leurs fournisseurs – pis, ils sont parfois empêchés de répondre aux appels d'offres aujourd'hui dématérialisés. Un jeune créateur d'entreprise m'expliquait récemment qu'il se levait à 3 heures du matin pour envoyer ses mails, profitant d'une bande passante un peu améliorée pendant le sommeil de ses voisins.