En outre, on nous objecte un problème de calendrier. Vous savez pertinemment que nous ne pouvons faire inscrire ces propositions de loi à l'ordre du jour qu'à certains moments. Nous aurions pu, d'ailleurs, en débattre beaucoup plus tôt : c'est précisément parce que vous n'avez pas voulu en débattre il y a quelques mois que nous en débattons au mois de juin. Ne nous reprochez pas ce dont vous êtes les responsables ! Mais il est vrai que cette majorité est experte en la matière.
J'en viens à la question de fond. Vous dites que seuls 30 % des retraités seront concernés car ceux qui touchent moins de 2 000 euros par mois verront leur pension réindexée l'année prochaine. Vous mettez en place un dispositif particulièrement injuste, avec des effets de seuil : le retraité disposant d'une pension de 1 995 euros bénéficiera de la réindexation, tandis que celui dont la pension est de 2 000 euros n'y aura pas droit, alors qu'il ne touche que 5 euros de plus ! C'est injuste. Comme l'a excellemment rappelé, en commission, M. de Courson, le Gouvernement ayant augmenté la CSG pour baisser les cotisations sur les salaires, cela a eu pour conséquence que celui qui touche 10 000 euros de salaire a bénéficié d'une baisse de cotisations, tandis que celui qui n'a qu'une petite retraite a vu sa CSG augmenter. Voilà ce que vous avez fait !