Il y a les paroles et puis il y a les actes et les faits. On vous entend sans arrêt parler de baisses d'impôts, mais les faits sont là : en 2018, les impôts ont augmenté de 4,5 milliards d'euros – et c'est l'INSEE qui le dit, comme mon collègue Abad l'a rappelé.
Je me souviens vous avoir entendu défendre avec beaucoup de conviction l'augmentation de la CSG de l'ensemble des retraités, et c'est avec la même conviction que vous vous gargarisez aujourd'hui d'avoir exonéré de cette augmentation les retraités les plus modestes. Il faut cependant regarder le chemin qui conduit à cette décision : c'est la crise sans précédent des gilets jaunes qui vous a contraints à revenir en partie sur cette mesure. Lorsque nous défendions l'annulation de cette augmentation, vous n'aviez pas de mots assez forts pour critiquer notre proposition avant de la balayer d'un revers de main, comme toutes les propositions que présente l'opposition. Vous aviez aussi balayé d'un revers de main notre proposition de défiscalisation des heures supplémentaires, refiscalisées par François Hollande, avant, là aussi, d'être acculés par la levée de boucliers des gilets jaunes à reprendre à votre compte une proposition que nous vous avions faite à de multiples reprises depuis le début de la législature.
On nous rebat les oreilles de la nécessité d'être constructifs, mais cette nécessité devrait aussi valoir pour la majorité. Je rappelle que nous avons voté 41 % des textes que vous nous avez proposés, alors que vous n'avez accepté aucune des propositions de l'opposition. Le nouveau monde, c'est l'addition de tout ce qu'il y avait de pire dans l'ancien.