Au cours de ces derniers mois, des attentes fortes ont été exprimées par nos concitoyens en matière d'écologie, de justice sociale et de pouvoir d'achat. Ces attentes sont légitimes, et nous devons avoir à l'esprit ce que nous disent les jeunes qui descendent dans la rue pour manifester, toutes les semaines, en faveur du climat. Ils nous disent qu'il est urgent de mieux faire, et plus vite : nous devons respecter les engagements pris par la France en vertu de l'accord de Paris et les préconisations faites par le groupe d'experts environnemental sur l'évolution du climat (GIEC) dans son rapport préconisant la limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré. Cet appel, comme celui des milliers d'autres citoyens qui sont engagés dans leur territoire pour une transition forte et juste, nous l'avons entendu. Sans entrer dans le détail des mesures déjà adoptées, je rappelle que nous avons beaucoup fait en la matière depuis deux ans, et je crois que la loi d'orientation des mobilités, que nous venons de voter en première lecture, est l'illustration de notre volontarisme. Le Premier ministre l'a dit dans son discours de politique générale : la première des priorités est la transition écologique. Nous devons – et nous le ferons – aller plus loin et plus fort en la matière dans les mois et les années à venir.
Nous sommes amenés à examiner, à partir d'aujourd'hui, le projet de loi relatif à l'énergie et au climat. Ce texte comporte des mesures fortes, qui illustrent notre marque de fabrique, à savoir l'ambition et le pragmatisme, pour accompagner l'ensemble des parties participant à la transition.
L'article 1er permettra à notre pays d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050 en divisant par 6 nos émissions de gaz à effet de serre et de porter à 40 % l'objectif de réduction de la consommation énergétique primaire des énergies fossiles. Nos voisins suivent aussi ce chemin – il suffit d'écouter, par exemple, les déclarations récentes de la Première ministre britannique, Mme Theresa May.
Ce texte renforcera également la gouvernance de la politique climatique, ce qui correspond à une demande forte des Français. Nous allons ainsi créer, à l'article 2, un Haut Conseil pour le climat, et il y aura une clarification du rôle des autorités environnementales grâce à l'article 4.
Une transition énergétique juste consiste notamment à permettre la fermeture des centrales à charbon, en 2022, tout en accompagnant les territoires et les salariés touchés. Là aussi, nous serons au rendez-vous.
Le projet de loi propose ensuite de mettre en place de nouveaux outils pour accélérer la transition énergétique, renforcer la lutte contre la fraude aux CEE, transposer des directives européennes et adapter notre législation à des règlements issus du paquet « Énergie propre », modifier certaines compétences attribuées à la Commission de régulation de l'énergie (CRE) et transformer le dispositif d'accès à l'énergie nucléaire historique.
Ce beau texte, sur lequel nous aurons de vifs débats, a fait l'objet d'un travail constructif avec les deux rapporteurs, M. Anthony Cellier et Mme Nathalie Sarles, dont je veux saluer le travail, accompli dans un laps de temps très restreint, et avec Mme Marjolaine Meynier-Millefert, coresponsable du projet de loi pour le groupe La République en Marche. Les travaux issus de l'étroite collaboration entre nos deux commissions vont enrichir et améliorer ce texte, qui nous offre une occasion de nous saisir de sujets cruciaux.
Mon groupe, vous l'aurez compris, est pleinement engagé derrière ce projet de loi qui illustre notre volonté et, en même temps, notre pragmatisme sur les questions énergétiques. Nous défendrons des mesures visant à renforcer l'ambition du texte suivant plusieurs priorités : le développement des énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque, la rénovation énergétique des bâtiments ou encore l'accompagnement des salariés touchés par la fermeture des centrales à charbon. Nous y sommes très attachés, et je ne doute pas que cela fera l'objet de longs échanges.