Je commencerai par quelques remarques. J'étais hier soir dans un coin de ma circonscription qui invente, parmi une vingtaine d'autres territoires, des centrales villageoises pour un équipement collectif coopératif en photovoltaïque. J'y écoutais ces citoyens totalement bénévoles qui vont installer des panneaux sur les toits pour un euro du panneau. Être plus volontariste et plus généreux qu'eux, c'est difficile ! Or, en entendant tous ces gens absorbés dans une tâche désintéressée et bénévole, ne travaillant que pour la génération d'après ou pour le Bangladesh, je me disais que tous leurs efforts seront totalement ruinés si nous ne sommes pas assez sérieux ici.
Pour ma part, je serai très attentif à la question des normes. Nous avons échoué, dans la loi PACTE, à pousser l'idée d'un label public de responsabilité sociale et environnementale. Il faut que, dans ce texte, nous prenions des mesures permettant, pour les fournisseurs d'énergie, de distinguer le bon grain de l'ivraie.
Sur la dynamique territoriale, elle sort relativement appauvrie. Certes, j'ai entendu la promesse de faire des contrats de transition écologique (CTE) des living-labs ou des démonstrateurs. Mais il faudrait débloquer les moyens financiers qui ne sont pas aujourd'hui au rendez-vous. Bref, c'est encore une promesse qui n'est pas tenue ! Les territoires ne seraient-il pas à la traîne de la transition écologique, alors qu'ils ont un rôle fabuleux à y jouer partout en France, et qu'ils en ont l'aspiration ? Mais nous ne trouvons pas les relais financier et administratif pour les soutenir.
J'en viens à la dimension européenne. L'une des pétitions que je suis particulièrement fier d'avoir signée est celle qui demandait le dépassement de la norme budgétaire européenne des 3 % pour nous permettre d'élaborer un plan Marshall à la hauteur des besoins en énergie. Nous allons évoquer largement les besoins en rénovation énergétique pour les millions d'habitats précaires, les passoires énergétiques. C'est une question sociale et écologique ; c'est sûrement la plus importante source d'emplois. Or nous n'y mettons pas les moyens, faute de crédits ! Cette conquête d'économies d'énergie est pourtant un enjeu très fort. Nous plaiderons donc en faveur d'un déplafonnement des aides.
Enfin, la question de la sobriété énergétique est fondamentale. Or nous ne lisons rien, dans ce texte, sur les styles de vie qui la sous-tendent. Je terminerai en revenant sur le partage et ma centrale villageoise. Je ne veux pas que tous les efforts qui y sont menés soient ruinés par le comportement désinvolte d'une société consumériste et par l'octroi de privilèges, accordés à certains, de griller la planète tandis d'autres font des efforts pour la sauver !