Monsieur le ministre, vous semblez vous satisfaire de la baisse de 4,2 % des émissions de gaz à effet de serre l'an dernier. Or non seulement cette diminution n'est pas à la hauteur de ce que préconise le GIEC, qui impliquerait une division par six des émissions de gaz à effet de serre, et même sans doute par huit, mais elle n'est pas non plus à la hauteur de ce qui était prévu par le projet de loi précédent, puisqu'on est à 445 mégatonnes de dioxyde de carbone émis, alors qu'on devrait être à 427 mégatonnes…
Vous semblez ne pas entendre mes propositions, qui sont pourtant très claires : interdiction des écrans publicitaires, limitation d'un certain nombre de vols aériens intérieurs, limitation, voire évacuation, des yachts et ainsi de suite. Ce ne seraient pas seulement des éléments ponctuels qui seraient ainsi remis en cause, mais tout un modèle de consommation. Un modèle qu'il s'agit d'éliminer des têtes, pour y en mettre un autre : celui de la sobriété énergétique ! Celle-ci ne doit pas être vécue de façon négative : au lieu de baigner dans l'hyperconsommation et, dirais-je même, dans l'hyper-consomption du monde, nous nous rapprocherons de la simplicité de l'existence.
J'ai proposé également une taxe kilométrique sur les camions, mesure dont la dimension n'est pas seulement symbolique, et je demande un véritable dispositif pour mettre fin aux passoires énergétiques. Je lisais dans la presse que la loi vise 500 000 rénovations annuelles au niveau B, alors que nous en sommes plutôt à 40 000, comme l'indique M. Jean-Baptiste Lebrun en extrapolant les données de l'Observatoire Effinergie, sachant qu'il n'y a pas véritablement d'observatoire en la matière. Notre effort est ainsi dix fois inférieur à ce qu'il faudrait pour en finir avec ces passoires énergétiques.