Intervention de Bruno Gollnisch

Réunion du mercredi 5 juin 2019 à 16h35
Commission des affaires européennes

Bruno Gollnisch, membre du Parlement européen :

S'il est un domaine d'où, me semble-t-il, le dumping social n'a pas disparu, c'est celui des transports, et 21 000 emplois ont été détruits en France de ce fait. En Bulgarie, où le salaire mensuel minimum est, je crois, de 261 euros, les transports représentent désormais 15 % du produit intérieur brut, ce qui est considérable. Le Gouvernement français prévoit-il de proposer ou d'appuyer des mesures à ce sujet ?

Vous avez évoqué Erasmus et Erasmus Pro. J'ai, dans le passé, dirigé une faculté linguistique à Lyon, qui enseignait vingt-sept langues étrangères à près de 2 000 étudiants. En dépit de mon scepticisme sur certaines évolutions de l'Union européenne, je suis convaincu de l'utilité d'Erasmus et étendre ce programme aux apprentis me paraît être une bonne chose. Mais, qu'il s'agisse d'étudiants ou d'apprentis, et quelle que soit la profession considérée, il se posera un problème dans beaucoup de domaines si le candidat ne connaît rien de la langue du pays où il se propose de séjourner : ces courts séjours se transforment un peu trop facilement en tourisme. Sauf exception, pour que l'expérience soit vraiment utile, celui qui bénéficie de cette bourse doit avoir un minimum de connaissances de la langue du pays dans lequel il va faire un stage.

Je suis tout à fait partisan de l'égalité entre les hommes et les femmes, auxquelles je me considère inférieur, mais je crois que cette égalité ne signifie pas nécessairement que les rôles des hommes et des femmes soient partout et en toutes choses parfaitement interchangeables comme, malheureusement, la majorité du Parlement européen voudrait nous le faire croire. Mais il y a un domaine d'inégalité que je vous soumets : je crois que les choses ont évolué, mais il me semble que, compte tenu de mes activités d'agent public, si je décède, ma veuve touchera une pension de réversion même si elle a une activité professionnelle, et je crois que, jusqu'à une date récente en tout cas, il n'en était pas ainsi dans le cas inverse, ce qui était discriminatoire, pour une fois, à l'égard des hommes.

Enfin, vous avez évoqué le fait que des députés européens français n'avaient pas voté un certain texte relatif aux travailleurs détachés. Mais ce texte était, me semble-t-il, très imparfait notamment pour ce qui concerne la limite à dix-huit mois de la durée du détachement. Je précise que la formation politique à laquelle j'appartiens, le Rassemblement national, a vu ses positions travesties : je ne crois pas que nous ayons voté contre, je crois que nous nous sommes abstenus. En revanche, je porte à votre connaissance, madame le ministre, que nous avons voté un certain nombre de résolutions, que nous avons voté pour le rapport d'Enrique Calvet Chambon sur la directive relative aux conditions de travail transparentes et prévisibles dans l'Union européenne ; pour le rapport sur la participation des salariés dans l'entreprise, l'actionnariat d'entreprise, le rapport de Renate Weber sur l'application de la directive sur l'égalité en matière d'emploi et beaucoup d'autres dont le rapport sur la coordination des systèmes de sécurité sociale de M. Guillaume Balas, qui est un socialiste. Autrement dit, nous avons voté, par souci de l'intérêt général, énormément de dispositions présentées par des adversaires politiques qui, si nous disions qu'il fait jour à midi, se croiraient obligés de prétendre le contraire.

Enfin, une dernière information, que vous connaissez peut-être, à propos du dumping social : le groupe ALDE dont, je pense, Madame la ministre, que vous êtes plus proche que d'autres groupes, a proposé par voie d'amendement la suppression de la fameuse formule que vous avez citée tout à l'heure – « à travail égal, salaire égal ».

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