Je voudrais remercier nos rapporteurs d'avoir choisi ce sujet d'évaluation, avant de faire une remarque plus générale en tant que député frontalier. J'insiste sur le fait que les zones où les phénomènes migratoires sont les plus prégnants, c'est-à-dire les zones d'arrivée, près des frontières, sont toujours relativement délaissées. L'accueil y est fonction de la libre volonté et du libre financement des collectivités locales et des associations, et ce sont ensuite les bénévoles qui se chargent de récolter de quoi payer les billets de train nécessaires pour que les personnes concernées puissent rejoindre des centres relativement éloignés. En toute honnêteté, la prise en charge globale des migrants qui arrivent à nos frontières demeure particulièrement défaillante.
Pour revenir plus précisément sur le thème d'évaluation de nos collègues, j'aimerais savoir pourquoi le taux d'évolution de la demande d'asile a été aussi sous-estimé en 2018. On attendait une hausse de 10 %, mais elle s'est élevée, en réalité, à 21,8 % selon l'OFPRA. Entre janvier et avril 2019, on est ensuite passé de 0 à 12,4 %, comme si l'on avait pensé que les phénomènes migratoires s'arrêteraient à la frontière, à l'instar du nuage de Tchernobyl...
Quelles actions le ministère de l'intérieur entend-il engager pour répondre au déficit de personnel au sein de la police aux frontières (PAF) ? Il manque 405 postes.
Dernière question, pourquoi le taux d'exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) paraît-il aussi faible ? Il était de 12,4 % en 2018.