Je ne voudrais pas laisser croire à M. Orphelin que sa vision fait consensus… Dans la dernière loi relative à la transition énergétique, on a voté des objectifs inatteignables, si bien que, quatre ans plus tard, nous nous retrouvons à devoir revoter une loi parce qu'on s'est aperçu que la première était insincère. Je ne suis pas opposé aux objectifs volontaristes : si l'on pouvait viser un facteur 10 ou 20, je dirais banco… Mais je m'étonne que l'on ne discute jamais des moyens ni du coût marginal. Les premières émissions de CO2 sont faciles à supprimer ; toute la difficulté réside dans les dernières tonnes de CO2 qui vont coûter très cher. En réalité, le coût marginal varie fortement, en fonction du facteur de réduction retenu – les Allemands sont d'ailleurs en train d'en prendre conscience. Après la crise des gilets jaunes, qui nous a montré que les poches n'étaient pas totalement sans fond, nous devrions nous interroger sur les moyens que l'on peut consacrer à cet objectif. Dans la mesure où nous sommes déjà une puissance décarbonée et que nous partons d'une situation bien meilleure, devons-nous par ailleurs nous fixer les mêmes objectifs qu'un pays très pollueur ?