Intervention de François de Rugy

Réunion du mardi 18 juin 2019 à 21h30
Commission des affaires économiques

François de Rugy, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire :

Je vous demanderai de bien vouloir retirer votre amendement. À défaut, j'y serai défavorable. Nous plaidons pour des objectifs ambitieux de développement des énergies renouvelables sur la durée de la PPE – et bien sûr après. Madame Battistel, vous le savez et vous l'avez entendu ce soir, beaucoup de gens trouvent déjà que c'est trop – et pas uniquement sur le principe…

Ainsi, l'éolien terrestre est contesté, mais aussi l'éolien en mer : alors que les installations sont à plus de dix kilomètres des côtes, le Conseil d'État a reconnu l'intérêt à agir des associations de résidents du littoral – même si l'affaire a été rejetée sur le fond. De même, certains sont opposés au gaz renouvelable et mènent des campagnes contre les méthaniseurs. Alors que l'on cherche à la développer, un grand quotidien, pourtant sérieux, a fait sa une sur la crise de la filière de méthanisation, à partir d'un unique incident survenu chez un méthaniseur… D'autres remettent en cause le solaire photovoltaïque, en glosant sur les panneaux solaires chinois et en oubliant la valeur ajoutée apportée en France. Sans oublier la protection du patrimoine, très stricte dans notre pays. Ainsi, à Nantes, on a refusé aux propriétaires d'une maison l'autorisation de poser des panneaux solaires au motif ils étaient à moins de 500 mètres d'une église protégée. L'église n'était pas visible depuis la maison, et la maison ne l'était pas plus depuis l'église, mais on le leur a tout de même interdit ! Les exemples sont légion. D'autres enfin dénoncent la filière bois énergie qui pillerait nos forêts ; pour certains, couper un arbre est un crime. Ils considèrent qu'exploiter la forêt est mauvais pour l'environnement…

Je vous invite donc à vous mobiliser, ici et maintenant. Nous travaillons pour les dix prochaines années. Nous le savons, les appels d'offres que nous lançons aboutiront pour certains dans plus de cinq ans, du seul fait des différentes procédures. Contrairement à ce que disent certains, le développement des énergies renouvelables est très encadré en France.

Se fixer les objectifs pour 2030 ou 2035, sans études d'impact sur cette période, revient à une forme de fuite en avant. Dans cinq ans, le cas échéant, le Gouvernement pourra réviser de la PPE pour les dix ans suivants. Nous ne repoussons pas les problèmes à plus tard ; nous nous concentrons simplement sur le présent.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.