Maintenant que j'ai l'oreille du ministre, je vais en profiter : je ne comprends pas pourquoi nous n'appliquons pas la même méthodologie à toutes les énergies. Il y a quinze jours, j'ai rendu un rapport dans le cadre de la préparation de l'examen du projet de loi de règlement du budget 2018 qui fait un point sur le soutien financier apporté par l'État aux éoliennes : 70 à 90 milliards d'euros vont être dépensés pour remplir les objectifs fixés par la PPE en matière d'éolien. La question n'est pas seulement celle du coût, c'est aussi celle de l'efficacité de la dépense. Si l'on souhaitait réellement comparer biogaz et autres énergies, il faudrait partir du coût de la tonne de CO2 évitée. Le gaz a un autre intérêt : toute importation d'énergie fossile, c'est autant d'économies en moins sur le plan national. Ce qui n'est pas le cas quand vous substituez du nucléaire à une éolienne ou à du photovoltaïque.
Le vrai sujet étant la décarbonation – la réduction de la part des énergies fossiles –, cessons de débattre uniquement de l'électricité. C'est pourquoi ces amendements sont intéressants.
Je suis d'accord, Monsieur le ministre, quand vous dites que la pente est brutale. Mais nous nous fixons parfois des objectifs complètement irréalisables. Commençons par discuter sereinement du coût et de l'économie en termes d'émission de CO2 avant d'arrêter une allocation rationnelle des moyens. S'il est démontré qu'un milliard dépensé dans l'éolien est meilleur pour la France qu'un milliard dépensé dans le biogaz, soit, mais adoptons une approche rationnelle et en utilisant les mêmes paramètres pour toutes les énergies !