Je crois, Madame Panot, tout le monde sait très bien que l'EPR est un sujet difficile. En revanche vous ne dites pas que celui qui a été construit en Chine fonctionne, que celui qui a été construit par Areva, et non pas par EDF, en Finlande a reçu l'autorisation, et va fonctionner ; reste celui de Flamanville en France.
Le choix est simple et clair ; cela ne saurait se réduire à un effet d'affichage au détour d'un amendement débattu à l'Assemblée. Un investissement très important a été réalisé, puisque les coûts ont en effet dérivé. Considérons-nous que cet investissement est définitivement perdu et que l'on ne cherche pas à faire en sorte que ce réacteur produise de l'électricité ? C'est tout de même sa raison d'être : ce n'est pas un réacteur expérimental, il a été fait pour produire de l'électricité de façon durable.
J'ai toujours été très prudent sur ce sujet : c'est l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui a fixé les conditions de fonctionnement de ce réacteur, c'est elle qui dira à quel moment celles-ci seront remplies, à quel moment il pourra produire de l'électricité, conformément à sa vocation. Il n'est pas question de gâcher cet investissement. La question de la suite se posera après ; nous avons dit les choses et ne nous en cachons pas, nous avons tracé la trajectoire. Mais le réacteur étant construit, faire comme si l'investissement était perdu n'aurait aucun sens à partir du moment où les conditions de sécurité seront garanties par l'autorisation de l'Autorité de sûreté nucléaire.