Comme vous l'imaginez, nous aurions largement préféré que ce crédit d'impôt pour la transition énergétique se transforme plus rapidement et à périmètre au moins égal en primes. En effet, pour bénéficier d'un crédit d'impôt, il faut avancer de l'argent. Or de très nombreux ménages n'ont pas les moyens de le faire, de procéder à des investissements parfois lourds et d'attendre ensuite un remboursement par le biais d'un crédit d'impôt qui n'arriverait qu'un an après, voire plus tard. De la même manière, nous ne pouvons pas accepter que soient exclus de ce crédit d'impôt les petits investissements que sont les portes et les fenêtres, lesquels sont parfois les seuls accessibles aux ménages modestes.
Vous faites de la transition écologique une affaire uniquement réservée aux plus aisés. Or, c'est tout l'enjeu du défi environnemental devant nous : les catégories populaires doivent pouvoir être acteurs de cette transition. Si tant de Français ne mangent pas bio ou circulent au diesel, ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas convaincus par le défi environnemental, mais parce qu'ils n'en ont tout simplement pas les moyens. L'État doit faire de cette transition énergétique l'affaire de toutes et tous. Alors que nous sommes peut-être les derniers à croire encore à l'intitulé ambitieux du ministère de M. Nicolas Hulot – le ministère de la transition écologique et solidaire – , l'article 8 montre que notre conception de la transition écologique s'oppose à la vôtre quant à sa finalité, mais surtout quant aux moyens d'y parvenir.