Madame Pompili, rien ne dit qu'à quarante ans, toutes les centrales seront défaillantes, même si, plus le temps passe, plus cette probabilité augmente. En revanche, par cohérence, si, dans les prochaines années, des centrales étaient déclarées inaptes au fonctionnement par l'Autorité de sûreté nucléaire, cela nous obligerait à maintenir des capacités thermiques. C'est ce que j'ai dit hier soir, provoquant les réactions de certains ; reste que, dans l'immédiat, si l'on fermait plus tôt les centrales ou si l'on en arrêtait pour d'autres raisons, cela dégraderait fortement le bilan carbone de la production d'électricité.
Par ailleurs, s'agissant de la sécurité globale d'approvisionnement électrique, à laquelle nous faisons très attention et pour laquelle nous obtenons de bons résultats – aucun Français n'a jamais été plongé dans le noir par imprévoyance –, nous avons des réserves capacitaires. Les opérateurs, notamment EDF, sont obligés d'avoir des appareils en réserve. Même ici, à l'Assemblée nationale, des capacités de réserve peuvent se mettre en route automatiquement, comme dans les hôpitaux, pour faire face à des situations d'urgence. La France s'inscrit également pleinement dans la politique européenne d'interconnexion. Je le redis, même si ce n'est pas ce qui fera la une des médias : c'est une belle politique européenne, qui permet, en cas de défaillance, d'activer la solidarité, comme cela a été le cas pour la Belgique, l'hiver dernier.