Non, madame Batho, ce n'est pas cela qui a été dit le 27 novembre dernier, ni par le Président de la République, ni par le Premier ministre, ni par moi-même. Notre position est parfaitement claire : nous demandons à la filière électro-nucléaire française de fournir, en 2021, toutes les données sur la fiabilité technologique et la compétitivité économique, pour qu'un gouvernement puisse prendre une décision en 2022, année d'élections nationales – la chose ne vous aura pas échappé. Nous considérons, par ailleurs, que c'est une décision nationale qui engage la France, après le débat démocratique et électoral de 2022.
Nous avons demandé cette étude, parce que l'EPR de Flamanville, qui n'est pas encore en service, pose des questions de sécurité et de fiabilité de la technologie, mais aussi une question économique, puisque son coût a dérivé avec le temps. Qui plus est, la référence de prix est celle du contrat Hinkley Point, en Grande-Bretagne, soit environ 90 euros le mégawattheure. Or la filière électro-nucléaire considère qu'elle peut descendre en dessous de ce prix, qui serait très supérieur à celui du marché actuel et à celui des énergies renouvelables. Pour ces raisons, nous avons demandé que tout cela soit analysé précisément et rendu public, afin d'éclairer le choix des Français et du gouvernement élu après les élections de 2022.