Intervention de François de Rugy

Réunion du mercredi 19 juin 2019 à 16h35
Commission des affaires économiques

François de Rugy, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire :

Nous avons demandé un rapport complémentaire à RTE afin de vérifier que la fermeture des centrales à charbon dans les trois ans était compatible avec la sécurité d'approvisionnement en électricité de la France. En tant que ministre chargé de l'énergie, je reste le garant de la sécurité de l'approvisionnement en électricité des Français. On ne ferme pas des centrales sans s'être préalablement assuré de ce point ! Nos compatriotes comprendraient-ils que je leur dise : « On ferme les centrales, et on va bien voir comment ça se passe » ?

Selon le rapport de RTE, qui a testé différentes hypothèses et situations extrêmes, on peut le faire, à condition d'emprunter un certain chemin : il s'agit de prendre certaines mesures relatives, d'une part à la production d'électricité, d'autre part à la consommation – ce que nous allons faire. Toutes ces mesures seront activées.

Le projet Ecocombust, je l'ai dit, je le redis et je le redirai autant de fois qu'il le faudra, n'est pas le cheval de Troie d'une poursuite de la centrale à charbon – c'est d'ailleurs bien ce que me reprochent les syndicats CGT de l'énergie ! Madame Batho, vous qui défilez avec les membres de la CGT en Isère autour des barrages hydroélectriques, allez donc leur demander ce qu'ils pensent de la centrale de Cordemais ! Moi je me confronte aux réalités de la fermeture des centrales à charbon à Cordemais, au Havre, à Saint-Avold et à Gardanne et, croyez-moi, cela n'a rien de facile ! Demandez à M. Lambert, à Mme Petel ou à d'autres députés s'ils pensent que la fermeture des centrales à charbon dans leurs circonscriptions respectives est une chose facile : certains se sont même fait séquestrer… Pour ma part, j'étais à Saint-Nazaire vendredi dernier : les dockers m'ont empêché d'accéder à une usine parce qu'ils me reprochaient de fermer la centrale à charbon de Cordemais. Le procès d'intention permanent, cela ne fait pas progresser le débat politique !

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