Monsieur le ministre de l'économie et des finances, je souhaite appeler à nouveau votre attention sur les difficultés rencontrées par l'entreprise Matt, située dans ma circonscription, à Chaourse, commune rurale de 532 habitants.
La Matt est détenue par le groupe Trèves, équipementier automobile implanté dans dix-sept pays et réalisant un chiffre d'affaires annuel supérieur à 600 millions d'euros. En mai 2009, le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles, géré par BPIfrance, a investi 55 millions d'euros dans le groupe Trèves pour lui permettre de redresser sa situation financière. Cette participation, qui s'élève à 43 % du capital du groupe, permet à l'État de disposer d'une place au conseil d'administration, et lui donne un rôle stratégique.
En un peu plus de quinze ans, les effectifs de Matt sont hélas passés de 500 à 97 salariés ; le dernier plan social remonte au mois de juin 2017. La mobilisation de l'ensemble du personnel a permis aux salariés d'obtenir quelques concessions de la part du groupe ; mais l'accord n'a pas été entièrement respecté.
Depuis des années, le chiffre d'affaires ne cesse de diminuer. Les nouveaux marchés sont octroyés aux autres usines du groupe ; les 97 salariés subissent des mesures de chômage partiel, ce qui se ressent sur leur fiche de paie comme sur leur moral. Les carnets de commande arrivent à échéance en 2019-2020. Sans repreneur, cette seule entreprise locale fermera et tous les salariés seront au chômage.
J'ai appelé votre attention sur cette situation dès mon élection, en juin 2017 ; deux réunions ont été organisées à Bercy en juin 2018. Malheureusement, aucune solution n'a encore été trouvée. En mars 2019, à une question posée par ma collègue Anne-Laure Cattelot, vous disiez, monsieur le ministre : « je me battrai pour chaque emploi industriel menacé ».
Comment entendez-vous agir concrètement pour parvenir à une solution ?