Je remercie les deux brillants co-rapporteurs, j'ai pu parler avec vous en marge de cette rencontre et c'était vraiment passionnant de vous écouter. Je vais vous livrer une expérience personnelle ; j'ai participé à des organisations de jeunesse des partis européens, et c'est pour des raisons pratiques que les collaborateurs ne veulent pas faire la navette jusqu'à Strasbourg. Au fur et à mesure que l'Union européenne s'agrandit, cet ancrage dans la tête des eurodéputés et collaborateurs, de Strasbourg comme un symbole et lieu important de la construction européenne se perd. Au-delà d'être un enjeu politique, car chacun dans nos familles respectives nous essayons de faire comprendre qu'il faut conserver cela, il faut surtout une union sacrée au niveau français et il est nécessaire que le gouvernement appuie là où il peut, car dans notre cercle franco français de parlementaires nous ne pourrons y arriver. Ceci se matérialise par de moins en moins de séances à Strasbourg au fur et à mesure des sessions, et par le fait que Strasbourg reste plus un lieu symbolique que de travail effectif et à partir de ce constat, constat de départ à partir duquel on pourra changer les mentalités.
Je dois vous avouer que je suis extrêmement pessimiste quant aux nouvelles générations sur la pérennité du site, et que si on veut vraiment le mettre en avant, il va falloir faire des choix radicaux. Bruxelles a investi pour des locaux très modernes, avec des grandes salles de réunions et des travaux permanents au sein du parlement. Il faut donc des investissements massifs, des infrastructures améliorées (aéroport, desserte routière et autoroutière) car les seuls aspects culturels et gastronomiques ne permettront pas de faire comprendre à nos partenaires tout l'intérêt de Strasbourg comme capitale européenne. Donc la seule question que j'aimerai vous poser est la suivante : que pouvez-vous proposer pour faire avancer sur ce point, pour faire accepter à nos partenaires dans chacun de nos groupes qu'il faut conserver Strasbourg ?