Merci pour votre très large soutien. Vos propositions rejoignent les nôtres. Pierre-Henri Dumont a bien cerné une problématique majeure : les assistants et les députés vivent à Bruxelles. Lorsqu'ils arrivent à Strasbourg, plus de la moitié ne viennent pas de leurs circonscriptions mais de Bruxelles. Les députés européens achètent leurs logements à Bruxelles et s'y installent, les niveaux de prix de l'immobilier étant équivalents à ceux de Strasbourg.
Je suis d'accord avec notre collègue lorsqu'elle parle de « prétexte de l'accessibilité ». On a, dans un rayon de 150 km autour de Strasbourg, de nombreuses possibilités : l'aéroport de Bâle-Mulhouse, à 1h de TER de Strasbourg, qui dessert les capitales régionales européennes ; l'aéroport de Francfort ; la ligne directe de TGV entre Bruxelles et Strasbourg ; l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, deuxième aéroport européen à 1h50 de train de Strasbourg. Ce sont donc de faux prétextes.
Il est nécessaire que les parlementaires s'installent progressivement à Strasbourg. La tâche est difficile mais il y a différentes solutions. Le Parlement européen pourrait par exemple refuser de financer l'achat de logements à Bruxelles et uniquement accepter de les financer à Strasbourg. La France pourrait appuyer ce sujet-là.
Peut-être est-il possible de faire davantage d'efforts dans l'accueil des députés européens par les institutions à Strasbourg. Avant, on organisait par exemple une fois par an un dîner avec le maire de Strasbourg qui était très apprécié. Ce dîner a été abandonné, sans doute pour des raisons budgétaires. De même, le forfait transport a été supprimé. Il faut encourager les députés et leurs assistants parlementaires à habiter à Strasbourg.
On peut s'interroger sur les investissements qui vont être faits. La France, quelle que soit la couleur politique de son gouvernement, n'a pas tapé du poing sur la table lorsqu'on a réduit le nombre de jours de sessions à Strasbourg, ni lorsqu'on a réalisé des investissements massifs à Bruxelles alors que cela allait contre l'esprit des traités.
S'agissant de la proposition de la création d'une université, je ne m'y oppose pas. Attention tout de même au risque que l'on ne se retrouve qu'avec une université et plus de Parlement. La cohabitation entre les étudiants et les députés pose en outre des problèmes de sécurité. L'activité principale devrait être parlementaire et se réaliser à Strasbourg.