Nous sommes au coeur du débat. Jusqu'ici, nous nous sommes intéressés à la haine et aux messages haineux, mais assez peu à leurs auteurs. Or notre objectif ne doit pas être de condamner une pensée, ce qui serait grave, mais un acte, celui qui consiste à produire un contenu et à le diffuser sur les réseaux sociaux.
L'anonymat est certes relatif, mais il existe des moyens de le préserver. On peut se cacher derrière un réseau privé virtuel – Virtual Private Network (VPN) – ou utiliser une adresse à l'étranger, par exemple aux États-Unis. Il ne faut pas sous-estimer les moyens qui permettent, aujourd'hui, de préserver son anonymat.
J'aimerais réagir aux propos de notre collègue Erwan Balanant. Facebook, c'est tout, sauf le café du commerce ! Ne laissons pas croire une bêtise pareille ! Quand je suis au café du commerce avec mes amis, je peux leur proposer de changer de café. Or ce n'est pas possible avec Facebook, puisqu'il s'agit d'un système captif. Il faudrait que nous ayons un débat sur l'interopérabilité des réseaux sociaux, et ce n'est pas le lieu, mais nous n'arriverons à briser ce système fou que lorsqu'il sera possible de quitter un réseau social avec ses amis pour aller sur un autre réseau social. On se rapprochera un peu, alors, du café du commerce, mais on en est encore très loin… Toute la valeur de Facebook – si je puis dire –, c'est précisément d'avoir réussi à capturer, non seulement une masse considérable de personnes, mais aussi d'informations et de contenus relatifs à leur vie privée.