Nous regrettons cette situation, qui est peu fréquente, et qui exige de l'État qu'il assume ses responsabilités.
Vous évoquez en particulier les contrats courts. J'ai du mal à croire, pour vous connaître, que vous proposiez le statu quo dans un contexte marqué par un chômage et une précarité élevés. Nous voulons nous attaquer, en particulier, à l'explosion de la précarité, qui est un mal spécifiquement français : neuf embauches sur dix, aujourd'hui, se font en contrat court, sept sur dix en contrat d'un mois ou moins, et un sur trois en contrat d'un jour ou moins. On a réinventé les journaliers dans notre pays, ce qui est non seulement socialement inacceptable, mais ce qui constitue aussi, à mes yeux, une erreur économique.
Dans les ordonnances travail, que vous avez votées, nous avons conféré aux entreprises la possibilité de négocier une meilleure flexibilité du travail toute l'année. Elles n'ont plus besoin d'externaliser cette flexibilité excessive. Pourtant, on constate que, dans le même secteur d'activité, certaines entreprises ont massivement recours aux emplois précaires, en ont fait un mode de gestion, tandis que d'autres ne le font pas. Notre objectif est d'encourager les comportements les plus responsables d'un point de vue économique et social. La responsabilité, c'est aussi de ne pas faire peser ces contrats courts sur l'avenir. Or ceux-ci contribuent à hauteur de 9 milliards au déficit annuel de l'assurance chômage. Ils sont dangereux socialement, économiquement et mettent notre système en péril. Je n'ose pas croire que vous proposiez le statu quo.