Si notre intention est de refaire le monde à chaque fois que nous siégeons dans cet hémicycle, cela donnera de très beaux objectifs, mais aucun résultat, monsieur Pradié ! Or nous souhaitons, nous, obtenir des résultats ; tel est le sens de ce projet de loi.
Il est important de savoir d'où nous partons. N'oublions pas que la France représente 1 % de la richesse mondiale et 0,5 % des émissions de gaz à effet de serre – je suis sûr que Julien Aubert connaît ces chiffres. N'oublions pas que le programme nucléaire, lancé dans les années soixante, est une force pour la France, mais aussi une faiblesse : en mettant tous nos oeufs dans ce panier, nous avons négligé le développement des autres énergies, notamment des énergies alternatives. S'il vous plaît, mes chers collègues, veillons à maintenir le nucléaire dans son rôle de pilier de la stratégie énergétique de la France, mais donnons-nous enfin les moyens de doubler ou de tripler la part des énergies éoliennes et alternatives dans le mix énergétique !
Nous devons également nous souvenir du message envoyé par les Français pendant les six derniers mois : la transformation de l'économie française doit certes avoir lieu, il ne faut pas négliger la fracture territoriale ni la nécessité d'accélérer la transition écologique. Nous veillerons donc à ce que l'ensemble des articles du projet de loi respectent ces deux exigences. Ainsi, la fermeture des centrales à charbon implique un accompagnement social des populations directement concernées. De même, en ce qui concerne les passoires thermiques, dont nous aurons l'occasion de parler longuement, le Gouvernement vous proposera un dispositif mieux conçu que celui qui a été adopté en commission, et susceptible d'assurer un meilleur équilibre entre l'incitation et la contrainte. De même, l'équité sociale et territoriale devra être garantie.
Il y a, parmi vous, mes chers collègues, nombre d'experts dont je reconnais les compétences sur ces sujets. Nous n'échapperons donc pas aux longues discussions techniques visant par exemple à distinguer entre consommation primaire et secondaire, ni aux longs débats sur les dates, les plafonds, les mesures d'encadrement des volumes et des prix.