Le report au 30 avril 2019 de la présentation en conseil des ministres du projet de loi relatif à l'énergie et au climat, initialement prévue pour début mars, aurait pu être l'occasion, pour le Gouvernement, de réfléchir à la politique de transition énergétique qu'il souhaite pour la France. La mise en oeuvre de la programmation pluriannuelle de l'énergie étant liée à l'adoption du texte que nous examinons aujourd'hui, il était encore temps de prendre conscience de certaines incohérences dans la politique adoptée en la matière. Vous auriez ainsi pu vous interroger sur ce qu'il est pertinent de faire en matière de transition énergétique et sur la façon d'allouer les moyens disponibles. Vous auriez pu faire le choix de présenter une véritable loi de transition énergétique, afin que nous puissions définir les orientations que nous voulons prendre en ce domaine. Cela aurait permis au Parlement de tenir le débat qu'il n'a pas pu avoir sur la PPE, alors que celle-ci prévoit des engagements et des transformations majeurs pour notre pays.
Au lieu de cela, vous avez décidé de nous présenter une petite loi sur l'énergie et de prévoir une échéance bien lointaine, l'année 2050. En 2014, je qualifiais déjà de lois « presbytes » celles qui voient très bien l'horizon, mais bien peu le futur proche.