Intervention de Huguette Tiegna

Séance en hémicycle du mercredi 26 juin 2019 à 15h00
Énergie et climat — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHuguette Tiegna :

Le dérèglement climatique n'est plus un horizon lointain : il est maintenant une réalité qui nous frappe durement, comme l'attestent, par exemple, les pluies de grêle, les inondations ou les maladies tropicales qui apparaissent. Les derniers rapports, notamment celui du GIEC – Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat – d'octobre 2018, dont je ne doute pas que nous les ayons tous lus, sont unanimes : l'augmentation des températures aura des conséquences sur la montée et l'acidification des océans, ainsi que sur la biodiversité. Si nous n'agissons pas rapidement, c'est l'avenir de l'humanité qui sera menacé.

En 2015, l'accord de Paris a été une première réponse, actant un consensus inédit de 195 pays pour limiter le dérèglement climatique dans les prochaines décennies, avec l'objectif de contenir la hausse des températures bien en deçà de 2 degrés et de s'efforcer de la limiter à 1,5 degré d'ici à 2100. Le respect de l'accord de Paris doit être notre boussole, et c'est à cette fin que le Gouvernement a présenté, dès le mois de juillet 2017, le plan climat, que nous mettons donc en oeuvre depuis deux ans. Si nous avons engagé de nombreux chantiers, les derniers mois nous ont montré que les Français veulent que nous allions plus vite, plus loin en matière de transition écologique et énergétique, tout en les accompagnant dans ces changements. Je crois que c'est véritablement ce que nous faisons avec ce projet de loi, en nous assignant des objectifs ambitieux mais pragmatiques, pour ne pas mentir aux Français, et en apportant des solutions de reconversion – je pense notamment à la fin des centrales à charbon.

Les articles du projet de loi illustrent notre vision de la politique énergétique et climatique de la France de demain, avec l'objectif de parvenir à la neutralité carbone en 2050, de réduire la consommation énergétique primaire d'énergies fossiles de 40 % et de ramener la part du nucléaire dans notre mix énergétique à 50 % en 2035, ainsi que de fermer les centrales à charbon en 2022. Ce sont des mesures tangibles, qui marquent notre volonté de nous engager pleinement dans une transition énergétique digne de ce nom.

Les travaux en commission des affaires économiques ont permis d'enrichir le texte, d'améliorer certains articles et de garder une cohérence d'ensemble. Les amendements que j'ai défendus au nom du groupe ont symbolisé notre volonté de porter des messages forts sur des sujets qui touchent le quotidien des Français : la rénovation énergétique, l'accompagnement des salariés et des territoires touchés par les fermetures de centrales à charbon, la participation des citoyens et des territoires à la transition écologique, mais aussi le développement des énergies renouvelables, notamment photovoltaïques, et le soutien à certaines filières en plein développement, comme l'hydrogène et le biogaz. Je ne cite ici que quelques apports emblématiques parmi un vaste ensemble, et l'examen des amendements en séance publique nous permettra, j'en suis sûr, d'aller plus loin.

Dans le cadre de l'examen en séance publique, notre groupe portera notamment des amendements pour permettre au Parlement de jouer un vrai rôle dans l'élaboration de la politique énergétique de la France – c'est ce que nous demandons tous – et d'accroître la part de l'hydrogène bas carbone et renouvelable dans la production industrielle d'hydrogène.

Le groupe La République en marche s'engagera derrière ce texte, qui illustre notre volonté et notre pragmatisme sur les questions énergétiques. Il ne peut être question de posture idéologique lorsque l'on parle de l'avenir de la planète et de nos concitoyens. C'est la philosophie de notre groupe, qui a pour ambition d'obtenir des résultats et ne jamais dissocier les moyens alloués des objectifs affichés, d'écouter tout le monde et, enfin, de fixer des caps précis sur lesquels les acteurs du changement peuvent s'appuyer. Vous l'aurez compris, ce projet de loi apporte des solutions fortes pour faire émerger notre vision de l'énergie de demain : plus sobre, plus efficace et plus respectueuse de la planète. Comme le disait Al Gore, la transition écologique et le réchauffement climatique ne sont plus une « vérité qui dérange » ; nous devons agir tout de suite et maintenant.

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