Intervention de Martial Saddier

Séance en hémicycle du mercredi 26 juin 2019 à 15h00
Énergie et climat — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

Pur hasard du calendrier, alors que nous nous apprêtons à légiférer sur des thèmes aussi importants que l'énergie, le climat, la réduction des gaz à effet de serre et la transition énergétique, notre pays subit une canicule qui pourrait battre des records de chaleur dans de nombreux territoires. Personne n'en parle, mais elle va considérablement aggraver la sécheresse que certains territoires connaissent depuis l'été dernier. En ma qualité de député de la Haute-Savoie, je voudrais vous informer que l'isotherme zéro degré se trouvait à 4 700 mètres cet après-midi, et atteindra probablement le sommet du mont Blanc jeudi ou vendredi après-midi.

À ce stade, je regrette le manque d'ambition du projet de loi relatif à l'énergie et au climat, qui comporte des avancées, à mes yeux, insuffisantes. On aurait dû pouvoir aborder un certain nombre de sujets qui ne pourront pas l'être dans cette discussion. Sachant qu'il n'y a généralement qu'un ou deux textes sur l'énergie et le climat au cours d'une législature, je crains que ce ne soit une avancée manquée, même si je reconnais que le texte a été modifié en commission, passant de huit à quarante-six articles. Comme cela a été dit par un certain nombre de mes collègues – je pense à Laure de La Raudière, Julien Aubert ou Daniel Fasquelle – , une partie importante du texte nous est parvenue quarante-huit heures avant la séance publique, sous la forme d'amendements portant articles additionnels imposés par le Gouvernement.

Je regrette enfin – vous reconnaîtrez ma constance en la matière, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues – le cloisonnement permanent entre, d'une part, le réchauffement climatique et la lutte contre les gaz à effet de serre et, d'autre part, la lutte contre la pollution de l'air et la réduction des polluants atmosphériques. Depuis une trentaine d'années, tous les gouvernants ont fait les mêmes erreurs, en n'agissant pas en même temps sur les gaz à effet de serre et les polluants atmosphériques ; ils ont pris des mesures tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, favorisant ainsi, par exemple, les émissions de particules fines ou de Nox – oxydes d'azote. Pourtant, les recherches scientifiques ont démontré, et c'est l'objet de mon combat depuis dix ans, qu'il fallait prendre en compte l'élévation des températures et l'ensemble des polluants de l'air – CO2, particules fines, Nox, ozone, dont nous parlons depuis trois jours, mais aussi hydrocarbures aromatiques polycycliques, ou HAP.

Le Haut Conseil pour le climat n'est pas, mes chers collègues, excusez-moi de vous le rappeler, une création de cette loi : le Président de la République l'a annoncé en novembre dernier ; il est en place et a rendu son premier rapport. Ce n'est donc pas le Haut Conseil qui fera le Grand soir ! Cela étant, je regrette qu'il ne s'intitule pas le « Haut Conseil pour le climat et la qualité de l'air ».

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