Comme souvent lorsqu'il s'agit de politique environnementale et de l'impérieuse transition écologique de toute notre économie, il y a, j'ose le dire, un gouffre entre les annonces du Gouvernement et les dispositions soumises à notre examen au Parlement.
Dernier exemple en date : il y a deux semaines, le Premier ministre soutenait à cette tribune que l'acte II du quinquennat serait celui de l'accélération écologique. Ses mots résonnent encore dans l'hémicycle. Il disait : « Je ne veux pas être l'homme des effets d'annonce, mais [… ] des engagements tenus ».
Ces engagements prennent place dans le présent texte, petite loi dans son contenu et dans son ambition. Peut-être aurais-je dû ajuster un peu cette observation, compte tenu de l'ajout au texte de nombreux articles, mais il faut bien constater que son ambition demeure très modeste.
En effet, le texte initial se contentait surtout de réviser des objectifs à long terme. Avec ce projet de loi a minima, nous passons à côté d'une véritable loi énergie, que commande pourtant l'urgence climatique et environnementale.
C'est pourquoi nous vous avons adressé une lettre ouverte, monsieur le ministre d'État, conjointement avec seize organisations de la société civile. Elle a été cosignée par trente-quatre députés de divers groupes, dont certains sont membres de la majorité.
Le premier rapport du Haut Conseil pour le climat, consacré à la neutralité carbone, nous a confortés dans nos convictions. En effet, il relève les insuffisances des politiques climatiques de ce gouvernement – et des gouvernements précédents, reconnaissons-le – et l'appelle à revoir sa politique de lutte contre le réchauffement climatique, notamment en plaçant l'écologie au coeur des politiques publiques.
Certes, l'article 1er du texte fixe des objectifs plus ambitieux que ceux précédemment retenus en matière de réduction des gaz à effet de serre. Nous saluons la volonté de diviser les émissions par un facteur supérieur ou égal à six afin d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. Il faut toutefois évaluer notre potentiel de captation des émissions anthropiques. Plus généralement, il faut aussi réfléchir au remplacement de l'indicateur des émissions carbone par celui de l'empreinte carbone. Il est toujours bon – je m'adresse à notre collègue Julien Aubert, qui a disparu – …