« Si la planète se soignait avec des mots, la France serait la championne du monde de la vertu écologique ». Voilà, monsieur le ministre d'État, ce que disent des fonctionnaires de votre ministère. Pour souligner l'écart entre vos discours et vos actes, ils créent un comité de défense écologique. Ils ont pour votre politique des mots que vous auriez trouvé insupportables venant de nous. Laissez-moi donc ouvrir les guillemets : « inaction verbeuse ». J'espère que les mots de vos fonctionnaires, attachés à la cause écologique et dépourvus des moyens de mettre en oeuvre une réelle politique écologiste, vous feront réfléchir.
Si vous ne changez pas d'attitude, vous vous condamnez à agir uniquement dans l'urgence. Le brevet des collèges a été déplacé du fait de la canicule. Mais que ferez-vous le jour où les périodes de canicule ne seront plus l'exception mais la norme à cette époque de l'année ? C'est d'action urgente, ambitieuse et résolue que nous avons besoin.
Ce n'est pas en enlevant votre cravate, monsieur le ministre d'État – vous l'avez d'ailleurs remise – , que vous lutterez efficacement contre le changement climatique. Alors renouez-la, jetez-la par terre, tout le monde s'en moque, mais agissez !
Arrêtez immédiatement votre politique de libre-échange à tout va, et en premier lieu notre adhésion au CETA, complètement archaïque, qui organise le grand déménagement du monde, mais surtout la fin du monde. Respectez votre promesse de sauver la ligne de train Perpignan-Rungis, dont la fermeture menace de remettre 25 000 camions sur les routes chaque année. Ce train est d'ailleurs aujourd'hui le symbole de votre inaction criminelle, alors que 67 000 personnes meurent déjà chaque année prématurément de la pollution de l'air.