Cet échange sur les importations de CO2 par l'intermédiaire de la consommation intérieure est très intéressant. En effet, les délocalisations et la désindustrialisation nous permettent de nous féliciter d'une baisse des émissions de CO2, mais si cette baisse est en réalité le résultat mécanique de l'expédition vers d'autres pays des industries émettant du CO2, le résultat sera le même pour la planète. À cet égard, les amendements de Mme Batho clarifient les choses.
Cette discussion a en outre permis d'entendre M. le ministre d'État démontrer un point de faiblesse des accords de Paris et de réaliser que, peut-être, la bataille qu'il mène pourrait se révéler truquée. On sait en effet que, dans de nombreux domaines, les statistiques chinoises n'ont pas la fiabilité des nôtres.
Je voterai donc les amendements de Mme Batho, qui ont l'intérêt de montrer que c'est une erreur que d'atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 en nous désindustrialisant. La mesure proposée permettra une véritable baisse des émissions de gaz à effet de serre par une modification de nos modes de consommation, et non pas d'une manière détournée consistant à cacher le carbone sous le tapis en l'expédiant chez les Chinois ou chez les Indiens pour considérer ensuite que c'est leur problème. De fait, la manière dont les gouvernements chinois, indien ou américain abordent la question de la transition écologique est très différente. Cette mesure permettrait donc de prendre en compte 100 % du problème.