Je vais répéter ce que j'ai dit en commission, car cette question du gaz renouvelable est importante.
Tout d'abord, je répète que je suis très favorable à la production de gaz renouvelable. Un certain nombre de déchets agricoles ou ménagers constituent en effet une ressource que nous pouvons exploiter en France : ils peuvent être transformés en gaz grâce à la méthanisation et ce gaz renouvelable, non fossile, s'il n'est pas négatif, est neutre en carbone.
En revanche, ne donnons pas l'impression que tout le monde le souhaite, que tout le monde applaudit chaque fois qu'un méthaniseur s'implante à côté d'une ferme. Ce n'est pas votre cas, madame Louwagie, mais certains députés ont demandé tout à l'heure quelque chose qui, je le dis franchement, déstructurerait toute la politique énergétique française : qu'un maire puisse avoir un droit de veto sur l'implantation d'une éolienne dans le cadre du plan local d'urbanisme – demain, sur celle d'un pylône, etc. Il ne sera dès lors plus possible de faire des lignes électriques, qui s'arrêteront après deux ou trois communes !
Il peut en être de même avec les méthaniseurs. De nombreuses communes n'en voudront pas et, vous le savez comme moi – sans doute avez-vous été élue locale – il suffit qu'un groupe d'habitants, pas nécessairement majoritaire mais un peu actif, qui lance des pétitions à la boulangerie ou à la boucherie du coin. On signe parfois, y compris pour avoir la paix ! Je sais comment cela se passe, j'ai un peu d'expérience, je vais à la boulangerie ! Je connais cela parfaitement et je tiens à le dire – sinon les images d'Épinal font florès : on passerait des affreux produits – détaillés tout à l'heure par M. Aubert – qui composent les éoliennes au méthaniseur qui, lui, serait formidable et n'aurait que des avantages !
Vous le savez, et si ce n'est pas le cas, je vous y renvoie : Le Monde a publié un jour un article de deux pages avec, à la une, le titre suivant : « Crise de la filière méthanisation ». C'était sur la base d'un dysfonctionnement dans un méthaniseur, dans un pays qui en compte 500. Ce n'est donc pas dépourvu d'inconvénients – M. Potier l'a souligné tout à l'heure.
En outre, il y a un sujet dont personne ne parle jamais. C'est un peu gênant, tant il a de conséquences, comme on dit chez moi et sûrement chez vous – la différence, de ce point de vue-là, n'est pas très grande entre la Bretagne et la Normandie : …