Une consommation de 442 térawattheures de gaz, en masse, est quasiment équivalente à celle de l'électricité.
La décarbonation de l'électricité a un coût, mais la diminution des importations d'énergies fossiles est positive pour la balance commerciale. Étant entendu que, selon les années, ces importations s'élèvent à 50 à 60 milliards, on peut se retrouver dans tout ce qui sera produit nationalement.
Je m'étonne en partie des arguments utilisés. Je suis d'accord avec vous, cette filière est en effet naissante et coûte plus cher, etc. Mais lorsque l'on parle des énergies intermittentes électriques, la question du coût ne se pose jamais. On ne dit pas qu'il faudrait d'abord parvenir à remplir certains objectifs avant d'en fixer de plus ambitieux. De 2014 à 2019, aucune centrale nucléaire n'a été fermée, mais si le début du premier palier n'a pas été atteint, on ne parle pas pour autant d'un décalage des objectifs. Il n'en est pas de même pour le gaz : l'objectif initial n'ayant pas été atteint, il est urgent d'attendre, nous dit-on. Pourquoi ?
En outre, vous appelez l'attention sur le coût. Je veux bien, mais si 90 euros le mégawattheure de biogaz, c'est cher, pourquoi est-ce open bar lorsqu'on le renégocie à 220 ou 250 euros pour les éoliennes ?
Si nous avions adopté votre démarche au début de l'éolien ou du photovoltaïque, nous en serions restés à des montants microscopiques. Vous dites que la méthanisation se heurte à un problème d'acceptabilité sociale : c'est vrai, mais seulement pour la méthanisation industrielle. Nous sommes subitement passés à d'énormes centrales de méthanisation, qui ne fonctionnent plus du tout de la même façon parce qu'elles recourent à des importations. Ce ne sont plus les paysans qui alimentent leur centrale de méthanisation. On est obligés d'importer les produits, parfois sur des centaines de kilomètres, ce qui induit des difficultés liées à la circulation des poids lourds.