Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du mercredi 26 juin 2019 à 21h30
Énergie et climat — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Je ne voudrais pas que mes positions sur le biogaz soient déformées, monsieur le ministre d'État. J'ai dit qu'il y avait un bon niveau de méthanisation, qui pourrait se situer à environ 10 % de la consommation totale de gaz – je n'ai pas l'expertise suffisante pour énoncer le chiffre précis. Simplement, j'observe des dérives, qui sont contreproductives au regard de l'effet que nous recherchons tous. Puisque vous semblez ne pas les voir, je vous invite à y regarder de plus près et à procéder à une expertise ; on peut vous emmener sur le terrain. Passer à 20 % de la consommation alors qu'on ne maîtrise ni les bons procédés, ni les coûts serait inopportun, je suis d'accord avec vous. Les membres du groupe Socialistes n'ont d'ailleurs pas déposé d'amendement en ce sens, car nous avons été alertés, sur le terrain, de certaines dérives. Nous sommes d'accord pour viser un niveau de 10 %, dans de bonnes conditions agroécologiques, soutenant l'élevage.

J'insiste sur le fait que, dans ces modèles d'énergies renouvelables, il manque non seulement les impulsions de départ pour arriver à des filières matures, mais aussi des financements différenciés pour protéger des modèles de taille modeste, pris en charge par les citoyens – nous présenterons des amendements à ce sujet – ou par les collectivités locales, qui vont s'étendre à l'ensemble du territoire. Ce modèle à taille humaine, intermédiaire, des énergies renouvelables, mériterait un appui de l'État. Ne me dites pas que cela n'est pas possible. Votre tableau sur les énergies fossiles, même s'il est difficile à lire – il exige une bonne vue ! – nous révèle des marges de manoeuvre dans l'arrêt de la détaxation d'un certain nombre d'énergies fossiles – je pense notamment au carburant utilisé dans le secteur aérien. Cela nous permettrait de soutenir le développement des énergies renouvelables, ce qui serait très productif. À budget constant, on peut redéployer des crédits pour soutenir de la bonne énergie renouvelable sur tous les territoires, au bénéfice de nos concitoyens et d'investisseurs qui ne soient pas seulement des spéculateurs. Ces marges de manoeuvre existent. Nous défendrons, le moment venu, la sobriété dans les domaines où nous pouvons le faire – nous présenterons trois amendements à ce sujet – , mais aussi le soutien aux bonnes énergies renouvelables.

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