L'irresponsabilité, ce serait de ne pas assurer l'indépendance énergétique de la France et de dépendre d'autres pays en la matière. L'irresponsabilité principale, elle est donc là, dans le discours !
Il y aurait aussi une approche très cynique, consistant à fermer de façon dogmatique des centrales nucléaires que l'on pourrait peut-être prolonger, dans des conditions de sécurité à vérifier, en compensant avec le redémarrage de centrales thermiques en appoint. Regardez ce qui se passe aujourd'hui en Allemagne, et les débats qui s'y déroulent !
Nous, nous sommes cohérents. Nous avons été élus sur un programme présidentiel de rééquilibrage du mix énergétique. Les Français ont tranché en 2012, et nous avons remis cela durant la campagne de 2017. Nous rééquilibrons la trajectoire pour pouvoir être sincères lorsque nous défendons notre plan de fermeture. Nous décalons les choses de 2025 à 2035, mais nous entendons respecter cette trajectoire.
Enfin, monsieur Aubert, vous considérez que la décarbonation est la seule clé d'entrée de la programmation pluriannuelle de l'énergie – PPE. C'est un axe biaisé pour tenir un discours pro-nucléaire, car il n'y a pas une seule, mais trois clés d'entrée : la maîtrise des consommations, la décarbonation, et la diversification du mix électrique. Nous assumons notre choix d'un mix électrique qui n'est ni majoritairement nucléaire ni majoritairement énergies renouvelables : un mix électrique équilibré entre la production nucléaire et les productions intermittentes. Cette approche a été validée par les Français. Nous avons une feuille de route, la PPE, qui permet la fermeture d'un à deux réacteurs nucléaires tous les deux ans jusqu'en 2035. C'est cohérent.