En fait, vous consacrez des moyens financiers importants à un effet réduit. Vous dites que le nucléaire doit rester l'un des piliers de notre politique énergétique. Je suis d'accord, mais il faut en tirer les conséquences et réfléchir au seuil critique en dessous duquel vous ne parviendrez plus à conserver un savoir-faire, tout en désorganisant le système électrique.
Je ne reproche pas tant aux énergies renouvelables d'être chères – cet aspect relève de choix budgétaires, même s'il faut être vigilant car ils se traduisent aussi dans le budget des Français. Je constate surtout que, passé un certain seuil d'intégration ou d'absorption, vous aurez des problèmes de gestion du réseau, de prix négatifs et de stockage.
Aujourd'hui, personne n'a résolu le problème du stockage. Il y a des gens pour dire qu'ils ont la conviction que dans quatre ou cinq ans, le problème sera résolu. Très bien, mais moi, je ne fais pas reposer une stratégie énergétique sur des prédictions à la Nostradamus, mais sur des faits.
J'ai par ailleurs entendu des choses fausses, sur la durée de vie de quarante ans par exemple. D'abord, monsieur Lachaud, on ne parle pas de « sécurité » mais de « sûreté » nucléaire. Il n'y a pas de « danger », mais plutôt d'un « risque ».