Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du jeudi 27 juin 2019 à 9h30
Énergie et climat — Article 1er

François de Rugy, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Ces amendements se situent dans la même logique que les précédents. L'avis est donc défavorable. Nous n'allons pas changer la trajectoire, changer les échéances, changer les plafonds… Mais il est important de préciser plusieurs choses.

Premier point : ce n'est pas le plafond qui déclenchera la fermeture de centrales. Le plafond s'applique uniquement par rapport aux ouvertures de construction de nouvelles centrales, il n'a pas d'effet sur les fermetures. Il y a d'autres mécanismes – je crois que Mme Batho a déposé des amendements sur les autorisations de fonctionnement – mais, je le répète, le plafond en soi n'a pas d'autre effet sur le parc existant qu'un effet d'affichage traduisant une décision politique.

M. Orphelin a fait référence aux associations : certaines se battent depuis des années pour la fermeture de centrales, c'est même leur objet principal, mais quand on le décide, elles ne le relèvent même pas ! Elles pourraient peut-être dire que, même si cela ne va pas assez vite, nous sommes le premier gouvernement français qui ferme une centrale nucléaire ! D'autant qu'elle pourrait continuer à fonctionner : c'est donc bien une volonté politique. Le gouvernement de Lionel Jospin avait certes fermé Superphénix, mais c'était un réacteur expérimental. Nous, ce sont des réacteurs qui tournent depuis quarante ans.

Second point : M. Orphelin parle d'un scénario alternatif qui permettrait d'avancer la date à 2030, mais il est bien placé pour savoir que ce scénario repose sur des hypothèses vraiment drastiques en matière de consommation d'électricité. Si l'on veut fermer des réacteurs plus vite sans ouvrir de centrales thermiques, cela suppose de peser très fortement sur la demande tout en misant de façon très volontariste sur les énergies renouvelables.

Je pense que, contrairement à certaines associations, vous reconnaissez le volontarisme du Gouvernement en faveur du développement des énergies renouvelables, monsieur Orphelin. Je rappelle que lors du débat d'hier soir, certains de vos collègues ont même estimé que cela allait trop vite et qu'on en faisait trop… Mais en tout état de cause, chacun sait tout de même que les parcs éoliens ne sortent pas de terre tout seuls. On en peut pas dire : « L'an prochain, on en fait tant ! » Même s'il a été un peu réduit, le délai est long. Quant aux parcs éoliens en mer, avec une grosse puissance installée, le temps d'installation est très long – n'en parle-t-on pas en France depuis dix ans ?

Voilà pourquoi je défends toujours une position à la fois équilibrée et réaliste par rapport et à la production, et à la consommation.

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