Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du jeudi 27 juin 2019 à 9h30
Énergie et climat — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Par le biais de cet amendement, nous proposons d'inscrire dans la loi l'abandon des projets d'EPR – Evolutionary Power Reactor.

Il est nécessaire de sortir méthodiquement du nucléaire, ce qui suppose de ne pas construire de nouvelles centrales, et donc d'abandonner les projets d'EPR, notamment celui de Flamanville, d'autant plus que celui-ci – comme l'a annoncé le PDG d'EDF – souffre d'un nouveau retard, en raison de la nécessité de reprendre huit soudures, à la demande de l'ASN.

Le développement de l'EPR est un échec. Le premier réacteur a été mis en chantier à Olkiluoto, en Finlande. Il devait entrer en service en 2009. Il a pris dix ans de retard. Le coût initial a triplé, atteignant 10 milliards d'euros et entraînant la quasi-faillite d'Areva.

L'histoire se répète avec l'EPR de Flamanville, en France : il coûtera 11 milliards et a pris des années de retard. Le chantier enchaîne les problèmes, provoqués notamment par des anomalies de la cuve et par des soudures défectueuses. Dans ces conditions, est-il raisonnable de lancer un nouveau chantier à Hinkley Point, au Royaume-Uni ?

En matière de nucléaire, la stratégie française repose sur une logique absurde de forte surcapacité du système, corrélée au pari d'une exportation importante, au point de tripler le solde exportateur et d'y consacrer un quart des moyens de production.

Résultat : les prix bas nécessaires à l'exportation massive ne permettront de rémunérer correctement ni la prolongation des centrales nucléaires – dont le coût d'entretien augmentera – ni les nouvelles capacités en énergies renouvelables.

En somme, la transition vers le 100 % d'énergies renouvelables ne peut avoir lieu tant que la politique française vise à sauver le soldat nucléaire. L'amendement procède d'un point de vue réaliste et pragmatique.

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