Peut-être me suis-je mal exprimé. Au cours du débat d'hier soir, nous avions proposé de porter la part du biogaz à 20 % de la consommation totale de gaz. Vous nous aviez répondu qu'on était à 1 % aujourd'hui et qu'il faudrait déjà essayer d'atteindre 10 % ; 20 %, en tout état de cause, semblait un niveau beaucoup trop élevé. Or on est prêt à fixer un objectif de 20 à 40 % pour l'hydrogène bas-carbone et renouvelable, ce dernier, comme le biogaz, coûtant cher. Cela me ramène à ma première question : si nous définissons un objectif ambitieux pour l'hydrogène vert, qui est une forme de gaz, pourquoi n'a-t-on pas fait de même, hier, pour le biogaz ? C'est une question de méthodologie.
S'agissant de l'industrie, Air Liquide, vous l'avez dit, est un grand utilisateur d'hydrogène. Si l'on assigne à l'industrie un objectif de 20 à 40 % de consommation, cela va induire un renchérissement des coûts d'Air Liquide. Soit on désigne les unités de production industrielle existantes, ce qui peut se traduire par un problème de compétitivité, soit on cible les nouveaux usages, qui peuvent éventuellement se ranger dans la catégorie de l'industrie. Par exemple, une navette maritime, fonctionnant à l'hydrogène, reliant Toulon aux îles d'Or, relève plus, à mes yeux, du secteur du transport que de l'industrie proprement dite, même si l'on peut l'analyser en une consommation industrielle.
Nous aurions pu assigner aux nouveaux usages l'objectif de 20 à 40 % de la consommation, voire leur imposer le recours exclusif à de l'hydrogène vert. Comment abordez-vous la question de la compétitivité des acteurs économiques qui, aujourd'hui, ont recours à l'hydrogène fossile, et à qui vous allez demander de passer à 20 ou 40 % ?