Je remercie le rapporteur pour cet excellent rapport. Je suis néanmoins un peu consterné par la confusion entretenue par certains de nos collègues sur ce dossier. On nous fait croire qu'il y a 20 milliards de dépenses françaises au bénéfice de l'étranger, pour des Etats avec lesquels nous ne partageons rien, des Etats qui ont eux-mêmes des difficultés économiques qui sont bien supérieures aux nôtres, qui ont des niveaux de développement et de revenu qui sont très inférieurs aux nôtres et qui sont soumis à une concurrence sans pitié, y compris de la part des groupes français. Sur ces 20 milliards, 14 reviennent à la France, un peu moins que la Pologne, plus que l'Espagne, plus que tous les autres pays d'Europe centrale et orientale. La France est le premier bénéficiaire de la PAC. Que dites-vous aux paysans et aux chercheurs, une partie essentielle du financement de la R&D relevant aujourd'hui de programmes européens ? Je rappelle que UKIP a voulu arrêter les financements européens alors que 400 millions d'euros par mois reviennent dans le budget du NHS. Aujourd'hui ils s'en mordent les doigts. Soyons sérieux. Regardons les chiffres. Regardons les problèmes soulignés par M. Leroy avec beaucoup de pertinence. Je rappelle enfin que ce prélèvement est la simple traduction des engagements pluriannuels pris par les majorités d'avant et d'après 2012. Plus d'efficacité, plus de retour sur investissement, mieux pour moins cher : nous sommes tous d'accord. Nous avons besoin de financer des biens communs. Nous avons appelé à un rééquilibrage des finances de l'Union. Vous avez contribué à mettre la pression sur la Commission pour que M. Juncker lance son plan d'investissement pour les entreprises. Vous avez été partie prenante de tout cela. Vous avez aussi appelé à ce que la France et l'Europe conjuguent leurs efforts au Sahel, dans les pays du tiers monde, notamment en Afrique, avec les accords de Cotonou. Tout cela est financé par ce budget. Donc j'appelle à un peu de cohérence. Pouvez-vous m'indiquer comment se situe le fonds européen de développement qui finance l'essentiel de notre action dans les pays en voie de développement ? Nous sommes un peu inquiets car le financement des priorités internationales de l'Union a toujours été rende possible par la réallocation des budgets non engagés et des reliquats non engagés. Alors qu'on s'achemine vers la fin des reliquats du FED et de l'action extérieure, et alors que nous aurons encore des crises devant nous, nous ne sommes pas sûrs de pouvoir compter sur l'Europe pour les financer puisqu'il n'y a plus de marge de manoeuvre.