Intervention de Valérie Boyer

Réunion du mercredi 18 octobre 2017 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer :

Je suis un peu gênée car il n'est pas question de nier mon enthousiasme pour la construction européenne et pour ce que l'Europe a pu apporter. Comme Mme Bérangère Poletti, je regrette que la France ne demande pas ce que demandent les grands pays européens. On ne peut pas d'un côté déplorer le manque d'appétit des Français pour l'Europe et être aussi opaques dans les objectifs et les retours de l'Europe. On ne peut pas être les seuls à intervenir sur des théâtres internationaux en matière de défense. On ne peut pas ne pas avoir nos propres objectifs en matière de gestion de la crise migratoire, qui ne soient pas partagés par les autres ou porter seuls un certain nombre de choses. Par ailleurs, je suis fréquemment intervenue au sujet des crédits qui vont vers la Turquie. Et ce n'est pas seulement mon tropisme vis-à-vis de l'Arménie qui me conduit à réagir. Comment peut-on donner autant, dans un cadre européen, à un pays qui est particulièrement provocateur vis-à-vis de l'Europe ? Il y a d'abord eu les crédits pour préparer l'entrée de la Turquie. Aujourd'hui, la France verse encore 300 millions d'euros à ce pays riche. On lui a quand même promis 3 milliards d'euros pour faire de la traite d'êtres humains avec les camps de réfugiés qui se trouvent sur son territoire. Je suis donc extrêmement gênée pour ne pas dire furieuse et désespérée qu'on continue à verser des montants aussi importants à la Turquie sans débat à l'Assemblée nationale ? Comment voulez-vous que les Français adhèrent à la construction européenne si on continue à faire ce genre de chose dans l'opacité la plus totale sur ce que l'on verse, les retours dont nous bénéficions (et nous devons nous féliciter des retours en matière agricole) ? Sur des questions qui touchent aux droits de l'homme, aux réfugiés, à l'opportunité de faire entrer un nouveau pays dans l'Union, on continue à faire comme avant. Il va de soi que je suis totalement opposée à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Je ne pourrai pas être favorable à ce prélèvement compte tenu de ces 300 millions d'euros en faveur de la Turquie. Cette ligne budgétaire ne tient aucunement compte de la volonté des Français.

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