Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Réunion du mercredi 18 octobre 2017 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Il n'y a pas une personne ici qui ne cherche à oeuvrer pour sa patrie. Il n'y a pas une personne ici qui pense que l'Europe est un accident. L'Union européenne est un fait historique : nous ne pouvons rien y changer. Je ne la regarde pas comme un fait extérieur. Ce qui m'indigne, c'est que nous n'avons aucune influence sur le mode de construction de cette Union. Or, nous sommes la deuxième économie de cette union. C'est ça qui n'est pas acceptable. Et on oppose une espèce de souveraineté de l'Union fumeuse à la souveraineté nationale. C'est nous qui incarnons la seule forme de souveraineté.

Alors je veux croire au pari de notre rapporteur, M. Maurice Leroy. Puisque les Anglais s'en vont, nous allons remettre en cause un certain nombre de choses. Mais il est probable qu'il ne se passe rien et il faudra alors en tirer des conclusions. Nous subissons aujourd'hui toute une série de remarques blessantes de la part de l'Europe. Mais aujourd'hui la structure la plus mal gérée de toute l'Union européenne, c'est l'Union européenne elle-même : sur-salaires, organismes inutiles, comme par exemple le service des affaires étrangères qui recrutera 5000 personnes. A quoi servent-tous ces gens ? On nous fait la leçon mais nous aussi, nous avons des choses à dire à l'Europe, en particulier qu'elle est très mal gérée.

Il n'est pas normal que l'on donne deux fois le budget Erasmus à la Turquie. Lorsque le Président de la République a dit qu'il voulait établir aux frontières de l'Europe une taxe carbone, il est donc entré dans une logique de protectionnisme solidaire ou en tout cas écologique. On pourrait de cette manière relever les recettes de l'Union et diminuer la charge des Etats. Lorsque nous parlons de 20 milliards, il en revient 14 milliards à notre pays, en particulier à l'agriculture française mais de façon détestable et surtout c'est notre argent. Je ne dis pas que ça justifie le fait de plier bagage et de s'en aller. Mais nous n'allons pas nous taire parce que nous recevons une partie de ce budget. La France a quelque chose à dire et c'est le moment de le faire. Nous devrions inclure au rapport une liste de critiques que nous partageons tous.

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