En fait, les personnes pouvant réagir à un stimulus les conduisant à modifier leur logement ou à y effectuer des travaux font plutôt partie de la classe moyenne. À la limite, celles qui sont très aisées ne prêteront peut-être pas une très grande attention au montant de leur facture d'électricité. Les ménages précaires, eux, aimeraient améliorer les performances énergétiques de leur logement mais ne le peuvent pas.
Nous avions donc répondu à François Brottes, premièrement, que cela poserait un problème et qu'il valait mieux que le dispositif s'adresse aux classes moyennes.
Deuxièmement, personne n'avait chiffré le coût de l'opération pour Enedis. J'avais effectué un calcul sur un coin de table et, effectivement, il se comptait en centaines de millions d'euros. Cette histoire était donc mal engagée.
Troisièmement, lorsque le compteur Linky a été déployé, je me suis aperçu, en enquêtant sur les problèmes rencontrés par les gens, que personne – et la Cour des comptes l'avait d'ailleurs relevé – n'avait jamais conduit d'étude sur l'impact sanitaire des afficheurs déportés. Pour expliquer que les compteurs Linky ne posent pas de problème au regard des ondes électromagnétiques, il existe pléthore d'études. En revanche, nous ne disposons pas d'étude relative aux afficheurs déportés, c'est-à-dire fixés à part, à quelques dizaines de mètres du compteur, et qui émettraient de telles ondes.
Dans la mesure où vous conservez une partie du dispositif, je vous mets tout de même en garde. Compte tenu de la très grande sensibilité de nos concitoyens vis-à-vis de ce type de dispositif, n'allez pas provoquer une seconde vague de protestations. Le jour où vous déploierez de tels afficheurs déportés, vous aurez besoin d'apporter des garanties sanitaires en matière d'ondes.
À l'époque, nous avions déjà souligné que les gens munis de smartphones étaient tout à fait capables de suivre leur consommation, ce qui va donc plutôt dans la bonne direction. En tout cas, si l'on doit rester sur l'idée des afficheurs déportés, je pense qu'il faudra régler auparavant la question des études sur les émissions d'ondes à l'intérieur des logements.