On peut discuter des taxes affectées, mais le budget de l'État, dans son principe, y est hostile car elles compromettent son unité et conduisent chacun à mener, individuellement, sa petite politique.
Au-delà de ce premier aspect, il n'existe aucun autre domaine, en matière économique, où un ministre, seul dans son bureau, peut décider, d'un trait de plume, de ponctionner des millions de Français sans que cette décision ne fasse l'objet d'aucun contrôle. Cette décision, Mme Royal l'a prise toute seule. Un volume avait été fixé, qu'elle a décidé d'augmenter, souverainement. Ce n'est pas possible.
Parlerions-nous de quelques dizaines de millions d'euros, nous pourrions fermer les yeux ; mais nous parlons de milliards d'euros, de 2 à 3 milliards plus précisément, prélevés aux gens qui sont tenus de les payer. Cette somme est allouée à une politique dont le ministre décide seul. Le système, je le conçois bien, a l'avantage d'être pratique.
La PPE, c'est tout le problème, n'est est définie que tous les cinq ans. Je propose, pour ma part, un débat triennal. Les obligés pourraient ainsi nous alerter sur le fait qu'ils ne peuvent faire face à tel ou tel volume. Que nous n'entrions pas dans le détail des actions, c'est entendu – elles relèvent du domaine réglementaire – , mais que le Parlement décide du volume pour éviter une charge trop lourde pour les obligés, relativement à ce qu'ils paient puis rétrocèdent, cela, je crois, est incontournable, surtout si le système a vocation à se pérenniser et à monter en puissance.