Intervention de Monica Michel-Brassart

Séance en hémicycle du vendredi 28 juin 2019 à 15h00
Énergie et climat — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonica Michel-Brassart :

Cet amendement de mon collègue Jean-François Cesarini est identique au précédent.

Dans un contexte où le législateur impose de réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production d'électricité, et alors que les prix de cette énergie sur les marchés européens augmentent inéluctablement, un plafond de 100 térawattheures par an paraît trop élevé : cela ne représente-t-il pas un risque pour la production future d'EDF ? L'amendement propose donc que ce plafond tienne compte des autres obligations qui s'imposent à l'opérateur historique, de sorte que la proportion de production disponible pour l'ARENH reste soutenable pour lui.

Le mécanisme de l'ARENH a permis l'entrée de nombreux fournisseurs sur le marché de masse de l'électricité : c'était l'un des buts poursuivis par la loi NOME. Mais aujourd'hui, alors qu'EDF perd des parts de marché et s'apprête à faire face à des investissements coûteux, est-il justifié que l'opérateur historique continue ainsi à subventionner ses concurrents ?

L'article 1er du projet de loi conduira EDF à baisser sa production d'origine nucléaire. Si le plafond de l'ARENH n'est pas réduit dans la même proportion, ou si le montant de l'ARENH n'augmente pas pour couvrir ses frais, sa propre production ne sera-t-elle pas affectée ?

La Cour des comptes avait d'ailleurs souligné cet effet d'aubaine dans une note publiée le 22 décembre 2017 : « Ne recourir à l'ARENH que lorsque les conditions du marché y sont favorables, sans financer le reste du temps les actifs du parc électronucléaire, pèse sur l'équilibre comptable de l'exploitant des centrales ».

Dès lors, ne risque-t-on pas d'entraîner EDF dans une spirale délétère ?

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