Intervention de Emmanuelle Anthoine

Réunion du mercredi 26 juin 2019 à 9h35
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Anthoine :

Dans leur sagesse, les sénateurs ont amendé ce texte dont nous dénoncions en première lecture les excès inquiétants. Le Sénat a ainsi supprimé l'article 9, qui catalysait notre opposition, et a renforcé le contrôle du chantier par les instances spécialisées du patrimoine. Nous devons conserver le texte en l'état pour veiller à ce que la restauration de Notre-Dame de Paris ne serve pas à transformer la cathédrale multiséculaire en un laboratoire de la déréglementation. Nous ne pouvons en effet sacrifier notre réglementation applicable en matière d'urbanisme, d'environnement ou encore de construction au motif qu'il faudrait respecter des délais trop ambitieux et démagogiques. Comme vous le savez, le patrimoine s'inscrit dans un temps long. Il est donc absurde et dangereux de vouloir fixer un délai et aller vite, en dépit du bon sens, pour mener des travaux sur ce monument qui est aussi fragile que meurtri. Le patrimoine est une matière sérieuse, qui exige que nous ne nous contentions pas de retenir les prestataires les mieux-disants en matière de délais et les options dont la mise en oeuvre serait la plus rapide, car procéder de la sorte, ce serait sacrifier ce qui fonde notre approche du patrimoine et perdre ainsi un peu plus de ce qui fait l'âme de la France. Madame la rapporteure, pouvez-vous nous garantir que notre législation en matière de patrimoine ne sera pas sacrifiée sur l'autel de la précipitation ?

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