S'agissant des relations avec les départements, nous avons du mal à construire des relations de partenariat. Nous, associations, en sommes parfois responsables. Il faut que nous nous sentions responsables de la politique départementale, même si, effectivement, les élus en ont la responsabilité. Il ne faut pas la leur enlever, il leur appartient de prendre des décisions. Dans le cadre de cette politique partenariale, nous souhaiterions éclairer ces décisions en exposant notre point de vue préalablement, avant les appels à projets ou avant des décisions majeures. Mais nous sommes satisfaits que ce soient les départements qui assument cette responsabilité, car les territoires sont vastes en même temps que prévaut une suffisante proximité pour assumer la charge de la protection de l'enfance.
En tant que partenaires, nous devons nous sentir responsables des financements publics au même titre que les départements tant il est vrai que ces financements proviennent pour partie des impôts payés par nos salariés. À cet égard, les intentions des départements sont louables, nous devons y contribuer en utilisant au mieux les financements publics. Nous souhaitons seulement être associés aux décisions structurantes prises par les départements et contribuer, à notre place, à une meilleure connaissance des besoins dans les départements. Comme le disait notre collègue de SOS Villages, en tant qu'associations, nous ne sommes pas en mesure de tout faire, mais il serait intéressant pour les départements de tisser des relations d'une nature différente, fondées sur la complémentarité.
S'agissant des jeunes de plus de 18 ans, il est essentiel que les jeunes qui sortent de la protection de l'enfance soient responsables de l'engagement que nous avons mis en place dans le cadre du dispositif Action Enfance ; en d'autres termes, que nous soyons d'accord avec eux sur les intentions. Nous voulons les amener vers le droit commun. De ce point de vue, on peut s'interroger : pourquoi le droit commun des moins de 25 ans diffère-t-il de celui des plus de 25 ans ? La question dépasse largement le cadre de la protection de l'enfance mais c'est, pour nous, une vraie question.
Par ailleurs, s'agissant des dispositifs qui s'adressent aux jeunes de plus de dix-huit ans, il nous semble qu'il ne faut pas les conditionner à un âge maximum. Dans le cadre de notre dispositif « Action Plus », nous accompagnons des jeunes jusqu'à 19 ou 20 ans maximum. Il nous arrive d'en accompagner parfois jusqu'à vingt-cinq ans, notamment ceux qui font des études longues et n'ont pas la chance d'avoir des parents ou des adultes à leurs côtés.
Enfin, il est important pour nous de rester en lien avec un enfant ou un jeune qui a été placé, afin de voir comment nous pouvons, grâce à leur expérience et leurs compétences, améliorer les dispositifs d'accueil de la fondation. Nous leur proposons ainsi d'être acteurs.