La pauvreté est-elle un facteur aggravant ou pas ? Les enfants sont les premières victimes de la pauvreté de leurs parents. Nous touchons là à des questions relatives aux droits de l'homme et à l'indivisibilité des droits. Lorsque des parents ne bénéficient pas des conditions de vie nécessaires, comment pourraient-ils assumer leurs responsabilités de parents ? Quand le logement est inadapté, la santé défaillante, lorsque l'accès aux droits fondamentaux n'est pas acquis, comment faire pour élever sereinement ses enfants ? Dans une de nos zones « Université populaire Quart Monde » en Champagne-Ardenne, une mère a confié qu'elle ne dormait pas et passait ses nuits à compter parce que le RSA, en tout cas aujourd'hui en France, ne permet pas de subvenir correctement aux besoins et d'assumer ses responsabilités.
Le manque de prévisibilité et vivre au jour le jour empêchent de créer les conditions nécessaires pour assumer ses responsabilités correctement, ce qui n'enlève en rien l'amour porté par les parents aux enfants, et inversement. Le rêve des parents est de pouvoir assumer leurs responsabilités.
S'agissant des plus de 18 ans, je rejoins le propos de M. Laud. Comment imaginer un âge couperet posé au soutien de ces enfants, en tout cas à ceux qui sont confiés à l'aide sociale à l'enfance ? Les contrats « jeune majeur » courent jusqu'à 21 ans, mais on voit bien les débats qui se tiennent actuellement. Nous avons été atterrés de constater que la proposition de loi déposée par Mme Bourguignon avait été amendée. Comment couper la possibilité d'un accompagnement renforcé des jeunes jusqu'à la fin de leurs études ? Il faut supprimer cet âge couperet et instaurer une forme d'inconditionnalité pour que la société assume l'accompagnement de ces jeunes.